
On peut dire qu’elle sait se faire parler d’elle. Beaucoup ne l’apprécie guère, comme je les comprend ! j’en fais partie. Je suis consciente qu’elle fait partie d’un écosystème, qu’elle participe à la biodiversité, qu’elle digère la matière organique qui se transforme en humus. Mais….. mais….. là ou le bas blesse, c’est qu’elle ne sait pas rester à sa place.
Lorsque j’entend dire qu’il faut mettre des déchets pour les éloigner des jeunes plants, je peux vous dire que, pour l’avoir fait, ça ne les a pas empêché de venir bouloter mes salades au lieu des épluchures de courgettes et pire elles ont ramené des copines.
J’ai noté également que le fait de pailler le sol en début de saison, favorisait un hôtel 5 étoiles pour ses baveuses. J’ai tout essayé, les coquilles d’œuf, la cendre de bois, le marc de café, le piège à bière. Pour ce dernier c’est particulièrement efficace, mais cela ne tue pas que les limaces, mais j’ai retrouvé un jour une lucane qui s’était noyée.

En 2020 cela a été une hécatombe. Tout avait disparu, les oeillets d’inde, les courgettes, les haricots verts…. Je n’arrêtais pas d’en replanter. Pour les courgettes, les dernières survivantes ont été plantées en juillet ! Avant cela elles ne résistaient pas une seule nuit. J’ai même créer un bar à limace…. pour attirer les limaces. Mais environ 2 % y sont allées et devinez où se trouvaient les autres ?
Je m’étais forgée l’idée de jardiner en symbiose avec la nature, mais je m’aperçois que certaines populations sont du genre égoïstes.
Je pense que cela peut fonctionner si un maximum de biodiversité à accès au site. Ce n’est pas mon cas, il y a des animaux que vraisemblablement je ne verrais jamais ou presque pas : les orvets, les crapauds, les chauve-souris, les hérissons, vers luisants, musaraigne. Je suis en zone péri urbaine, et c’est vraiment compliqué de réunir tout ce petit monde. Je serais en pleine campagne, entourée de forêt, avec de grandes étendues de prairies sauvages, je dis OK, mais ce n’est pas le cas.
Il y a aussi les poules. Mais je ne veux pas les mettre dans mon jardin, car elles vont me le mettre à l’envers.

Le Ferramol, ça y est le mot est lâché !
Un potager est avant tout pour récolter des légumes afin de les manger, les limaces passent au second plant surtout si elles marchent sur mes plates-bandes comme cela a été le cas en 2020.
Aussi, en 2021 je prend la résolution d’utiliser les petits granulés bleus en début de saison uniquement pour réguler cette population dans des zones bien ciblées. Elles peuvent aller n’importe ou sauf dans mes planches de culture. C’est mon espace, et elle n’y sont pas invitées. Je n’ai pas envie de revivre la galère de l’année passée. C’est trop d’énergie dépensée pour rien du tout. Et je n’ai pas envie non plus de jouer les noctambules avec une lampe torche pour les ramasser. J’ai autre chose à faire.
A présent parlons un peu de ces granulés bleu qui est un peu le sujet tabou.
Il y a deux types de granulés anti limace.
Les limacides au métaldéhyde
Les limacides au phosphate ferrique
Métaldéhyde (Interdit en France en 2019)
Le métaldéhyde est un composé très toxique pour les animaux domestiques (chats, chiens) et sauvages (notamment le hérisson qui en avalant les limaces empoisonnées s’empoisonne à son tour) ainsi que pour l’homme. Il est généralement utilisé sous forme de comprimés ce qui favorise les risques d’empoisonnement par ingestion notamment chez les enfants. Son utilisation est donc à déconseiller si l’on a de jeunes enfants ou des animaux domestiques.
Certains auteurs placent la dose létale humaine à 43 mg/kg. Une ingestion de traces peut donner une hypersalivation, une rougeur faciale, de la fièvre des crampes abdominales, des nausées et des vomissements. Jusqu’à 50 mg/kg, les autres effets suivants ont été constatés : somnolence, tachycardie, spasmes, irritabilité. Jusqu’à 100 mg/kg, ataxie et augmentation du tonus musculaire apparaissent. En augmentant les doses jusqu’à 400 mg/kg, se succèdent les effets suivants : convulsions, tremblements, hyporéflexie, contractions musculaires, coma, mort. A partir du 1er janvier 2019, le métaldéhyde ne sera plus autorisé à la vente en France. (source Wikipédia)
Phosphate ferrique
D’origine minérale et naturellement présent dans les sols, il est reconnu pour avoir des propriétés létales sur les mollusques. Il est non toxique pour les animaux du jardin.
J’ai donc décidé d’y avoir recours en mettant avec parcimonie quelques granulés au début du printemps, époque où elles sont plus virulentes.
Je terminerai par le fait qu’on agit en fonction de son contexte afin de pouvoir avoir du résultat au niveau récolte. Car jardiner ce n’est pas remplir l’estomac des gastéropodes.
J’essaie de favoriser un maximum de biodiversité, je n’utilise aucun engrais ni pesticides (mis à part celui cité dans l’article), je ne pulvérise également aucun traitement chimique pour les maladies). Encore une fois mon potager n’est pas là pour nourrir les limaces.
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